De l’image par l’image, Catherine Poncin à la Galerie les filles du calvaire / by herwannperrin

 

Pour bien comprendre l'exposition, on commencera par cet extrait de Claire Guillot du journal Le Monde du 1er décembre : "Pourtant, ces mosaïques apparemment désordonnées ne doivent rien au hasard. C'est avec un soin calculé que l'artiste, depuis une dizaine d'années, confronte les images, les siennes et celles des autres, pour faire émerger l'identité d'un lieu et de ses habitants". Car effectivement, les photographies qui sont présentées à la Galerie les filles du calvaire sont étonnantes et peu compréhensible sans autre explication; difficile de faire le lien entre passé et présent quand même et alors on passe à côté du travail de l'artiste qui s'interroge sur les rapports entre ses lieux et leur identité.


Entre vie passée et présent à construire, les vues se confondent dans leur représentation, on se perd dans l'avant ou rien n'existait et on ne reconnaît plus le lieu maintenant tel qu'il s'est fait approprier, tel qu'il est devenu. Différentes strates de temps et d'hommes occupent cet espace pour ne former plus qu'une sur la ligne de temps; dissonance d'époques qui résonne jusqu'à nous. Du champs des hommes, territoires, commande de la Ville de Bobigny refait vivre en quelque sorte la ville dans la ville, c'est l'horizontal et l'étendu qui est proposé au regard.

Sur le site de la galerie , on peut lire : "cette artiste particulière raconte des histoires sans avoir recours à l’écrit car elle s’est inventée sa propre écriture à travers le champ photographique en prenant pour principale matière première les images des autres (...) Ecriture que Paul Ardenne qualifie fort justement de post-photographique car elle « re-crée » une œuvre à partir de fragments d’images préexistantes qu’elle sélectionne à partir d’un amoncellement d’images glanées dans les archives de collectivités, de musées et de presse, dans des fonds d’entreprises ou familiaux, voire aux marché aux puces ou bien encore, à l’étranger, lors de voyages de recherche et de prises de contacts qu’elle peut inciter, parfois, par voie de petites annonces".


Dans l'exposition Palimpseste, commande du Château Fernay Voltaire, c'est un peu un retour sur le XVIIIème siècle et cette partie de France qui a vu Voltaire mais ou Rousseau n'est pas loin, Genève n'étant qu'à quelques pas de là... retour sur l'humanisme dans des tableau à la verticalité des lieux et des portraits.

Une intéressante interrogation sur l'histoire des lieux, des hommes mais aussi de la représentation de ceux-ci dans différentes époques, leur évolutions, histoire de la photographie et du medium aussi à travers le temps qui s'étiole. Faire revivre le passé par la confrontation au présent, une initiative plus qu'intéressante...


Le site de la galerie Les Filles du Calvaire

7, rue des Filles-du-calvaire 75003 Paris

Tél : 01 42 74 47 05